François Baché, un catalan à Paris

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bataille de la plaine de Châtillon

bataille de la plaine de Châtillon

C'est le 22 décembre 1844 sur le coup de 8 heures du matin que François Baché, tonnelier de son état, vient déclarer à la mairie d'Elne, la naissance d'un fils auquel sont donnés les prénoms de François, Jacques, Ferréol. Son épouse Thérèse née Joffres a accouché la veille à 6 heures du soir.

Il y a déjà deux enfants dans la famille, Anne, 11 ans et Ferréol, 7 ans. Trois autres sont décédés.

La maison est située dans la ville basse, c'est à dire à l'extérieur des vestiges du rempart. c'est plus pratique pour un tonnelier.

En 1856, le dénombrement de la population compte cinq personnes dans la famille. Outre les parents, se trouvent Ferréol qui a 19 ans, François qui en a 11 et la benjamine de 4 ans, Françoise. Anne, la fille aînée, a quitté le foyer pour se marier avec Jacques Frexinos (prononcer Fréchinous).

Après ses années de conscription, François "monte" à Paris pour trouver du travail comme sellier.

Il loge 19 chaussée du Maine dans le XIVè arrondissement où se trouvent des ateliers d'artisans.

1870, c'est la guerre franco-prussienne et l'encerclement de Paris.

Parmi la population de la capitale, on recrute des hommes pour former une milice populaire et républicaine : la garde nationale. 250 bataillons sont formés . Dans chaque arrondissement il y a une légion formée de plusieurs bataillons. Chaque bataillon est composé de quatre compagnies de marche et de quatre compagnies sédentaires.

François  étant célibataire, encore jeune, il a 27 ans, a peut-être été enrôlé dans la compagnie de marche. Jusque là je ne l'ai pas trouvé sur les listes.

Le 28 février 1871, Paris capitule après un long siège. Mais l'exaspération monte. Pendant le siège, des milliers d'ouvriers sans travail sont allés s'enrôler dans la garde nationale maintenant composée de plus de 300 000 membres, ouvriers, habitants des quartiers populaires, des francs-tireurs aussi. Une force se dégage de cette mobilisation : il faut remplacer le gouvernement par "la Commune" qui a pour but d'assurer la gestion des affaires publiques sans recours à l'Etat.

Le 18 mars, l'armée envoyée par Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, tente de s'emparer des canons de la garde nationale entreposés à Montmartre. La population s'y oppose. Thiers s'enfuit à Versailles. Le comité central de la garde nationale s'installe à l'Hôtel de Ville. La Commune est proclamée le 28 mars.

Le 2 avril, les Versaillais engagent les hostilités contre la Commune. Les Fédérés faits prisonniers par les Versaillais sont exécutés.

Duval, Bergeret et Eudes décident d'une contre-offensive pour le 3 au matin. Les Fédérés sont répartis sur trois colonnes, Bergeret et Flourens à droite, Eudes au centre et Duval à gauche pour une attaque sur Châtillon. La 14ème légion y stationne dans la soirée.

Le lundi 3 avril, vers 5 heures, Duval arrive sur les positions, il dispose plusieurs bataillons à l'arrière du plateau. Tout se fait dans le plus grand désordre. On manque de vivres et de munitions. Les ordres sont mal transmis.

 Les Versaillais accueillent les Fédérés par un tir nourri les obligeant à se replier vers 4 heures et demie.

Faits prisonniers, Duval et Flourens sont exécutés.

Et c'est là, sur le plateau de Châtillon que François reçoit un coup de feu et décède vers 3 heures.

Son corps est transporté à la morgue où un inventaire de ses effets sera pratiqué : costume de garde national, chemise, tricot, souliers, caleçon, chaussettes.

Puis il sera inhumé au cimetière Montparnasse.

 

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