Jean-Baptiste Bogé (5ème épisode)

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Dans le XVIIIè arrondissement de Paris il n'y a plus de rue d'Alger. Je tente de localiser les archives de l'ancien village de La Chapelle. Elle ne sont pas à la Mairie de l'arrondissement. On me conseille d'aller voir aux Archives de la ville de Paris, Porte des Lilas.

Première chose : refaire ma carte de lecteur, périmée depuis 2003. Dépôt des sac et veste dans un casier, papier et crayon dans le sac plastique transparent, j'interroge la charmante hôtesse de la salle de lecture qui trouve rapidement la réponse dans un gros volume : la rue d'Alger s'appelle maintenant rue Affre depuis 1864. Elle se trouve dans le quartier de la Goutte d'Or, XVIIIè arrondissement et me l'indique sur un plan.

Donc, 5 minutes plus tard, je reprends le métro, direction la Goutte d'Or, station La Chapelle.

La Goutte d'Or, quartier populaire, fut nommé ainsi en référence au vin blanc très prisé d'Henry IV. N'oublions pas qu'il y avait des vignes à Montmartre.

La rue Affre a conservé quelques immeubles anciens mais beaucoup ont été démolis.

Le n° 19 est un bâtiment assez récent par contre le n° 21 parait d'époque et la boucherie qui était à l'angle, découverte sur une carte postale (voir photo épisode 3) est maintenant remplacée par un restaurant sénégalais dans lequel je me rends.

Dans une petite salle, deux tables et des bancs où une dizaine d'Africains déjeunent dans un brouhaha intense au milieu d'effluves épicées très agréables ma foi.

La patronne ne sait rien de l'histoire du bâtiment, elle n'est là que depuis un an.

Je me promène dans les environs, je prends quelques photos de ce petit morceau d'Afrique très parfumé à l'heure du déjeuner, en évitant de viser les dealers.

Le quartier est en complète rénovation.

Sur la carte postale que j'ai trouvée et qui date de 1900, la boucherie est à l'angle de la rue Myrrha et de la rue Affre, anciennes rues de Constantine et d'Alger..

Rentrée à la maison, je recherche sur Internet l'origine de ces noms. Myrrha était le nom de la fille du député de Montmartre.

Quant à Affre, comble de coincidence : Denys Auguste Affre, archevêque de Paris, fut mortellement blessé sur les barricades du Faubourg Saint-Antoine, le 26 juin 1848. Il était allé prêcher des paroles de conciliation. Il mourut le 27 en prononçant ces mots :"Puisse mon sang être le dernier versé !"

Il me faut attendre maintenant le 15 juin pour retourner au Service Historique de la Défense.

sources :

- L'invention de Paris - Eric Hazan 2002 (Seuil)

rue Affre
rue Affre
rue Affre

rue Affre

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C
super interessant mais je le relirai a tete reposee!<br /> tu me feras signe lorsque toutes ces recherched feront l'objet d'un bouquin.<br /> tu as vraiment eu une idee geniale et les resultats sont impressionnants.<br /> a bientot pour la suite
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